Nantes. Unique en France, une "biofaçade" à microalgues pourrait voir le jour
C’est une première en France. "Peut-être même au monde", s’enthousiasme Henri Petitgand, le directeur de la communication de Séché Environnement, groupe d’origine lavalloise spécialisé dans le traitement des déchets, très présent dans la région nantaise.
Son projet de "biofaçade" produisant de l’énergie avec des microalgues vient d’obtenir 1,7 million d’euros d’aides publiques. Un joli coup de main financier pour soulager le coût prévisionnel de l’expérience, estimé à 4,9 M€.
La consommation de chauffage serait réduite de plus de 50 %
Baptisé SymBio2, ce projet -déjà soutenu par les régions Ile-de-France et Pays de la Loire, ainsi que par la mairie de Paris- pourrait être installé, "en fonction des résultats des études en cours", sur les murs de l’incinérateur Alcéa de Séché Environnement à Nantes (l’ex-incinérateur Valoréna, Prairie de Mauves).
En cultivant des micro-algues dans des photoréacteurs installés sur la façade et développés par le laboratoire de recherches, le procédé permettrait en effet de réduire, selon ses concepteurs, "de plus de 50% les consommations de chauffage et rafraîchissement par rapport à un bâtiment standard".
Les microalgues comme combustible ?
La façade, qui est à une température constante d'environ 18 à 20 degrés grâce à l'effet des serres verticales, limite en effet la consommation d'énergie en hiver quand il faut chauffer et en été quand il faut rafraîchir le bâtiment.
Les microalgues, quant à elles, seront récoltées pour le marché des compléments alimentaires à haute valeur ajoutée, mais pas pour produire de l'énergie. Utiliser ces microalgues comme combustible, "ce serait comme brûler des billets de banque", a expliqué à l'AFP Olivier Scheffer, le directeur de la R&D de X-Tu Architects, qui a conçu l'installation.
Dans le cas de l'incinérateur, la chaleur de la combustion, le CO2 des fumées ainsi que les eaux pluviales seraient utilisés pour la culture des microalgues.
PO avec AFP
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